HISTORIQUE DU COLLÈGE LES GAYEULLES

HISTORIQUE :

Le 16 juin 1964 naissait donc le C.E.S. (Collège d’Enseignement Secondaire) des Gayeulles. Mais comment s’était-il formé ?

Remontons 6 ans en arrière. En 1958, un groupe scolaire se construit à la périphérie de Rennes. Quand nous sommes arrivés le 1er octobre, ou plus exactement le 8, car à la date officielle de rentrée ni les locaux scolaires, ni le local d’habitation n’étaient prêts, nous étions en pleine campagne. Le boulevard de Vitré n’était qu’une petite route et les champs étaient nos plus proches voisins. Nous étions loin de tout, presque abandonnés sur un terrain non enclos. Nous manquions de beaucoup de choses sauf de boue. Il avait, en effet, beaucoup plu cet automne et nous devions tous, enfants, maîtres et maîtresses patauger savamment pour atteindre les préaux, actuellement salles des bâtiments A et B. Quelques brouettes de graviers comblèrent les plus grandes mares, la bonne humeur de chacun fit le reste. Ce 1er octobre 1958 voyait s’ouvrir le premier Cours Complémentaire (C.C.) de filles de Rennes « annexé à l’école primaire ». Plus exactement, une annexe de C.C. avec une seule classe de « 5e spéciale » et les classes primaires, du cours préparatoire à la classe de fin d’études primaires. De l’autre côté de la ruelle s’installa une annexe du lycée de jeunes filles de la rue Martenot, uniquement des classes de 6e et 5e logées dans des baraques. Avec Mme Le Censeur, je partageais son téléphone et ses élèves venaient utiliser « mes » toilettes aux récréations.

Au début de 1959, les six classes primaires devinrent douze ; les tours de Maurepas se garnissaient rapidement. En 5e, j’assurais toutes les disciplines, du français à l’éducation physique, des mathématiques au dessin, musique, couture, sauf l’anglais. Ainsi se passa la 1re année avec beaucoup de travail mais aussi beaucoup de satisfaction, les élèves repêchées des classes de fin d’études des diverses écoles de Rennes se montrèrent appliquées, travailleuses, charmantes. Une chance inespérée leur était offerte, elles surent la saisir. Rentrée 1959 : il fallait continuer le cycle, une seconde classe de 5e fut ouverte et une classe de 4e, ce qui permit d’accueillir outre les élèves des classes de fin d’études, quelques élèves du lycée voisin. Des professeurs furent nommés rien que des femmes, n’étions-nous pas un collège de filles. Cela dura jusqu’au 30 juin 1964. Nous avions alors un collège presque complet, mais sans 6e. Compte-tenu du recrutement de base, nous récoltions des succès au B.E.P.C., au concours d’entrée à l’E.N. d’institutrices. Les admissions en 2de se firent au lycée Jean Macé sans problème. Le C.C. devenu entre-temps Collège d’Enseignement Général (C.E.G.) – cela fera plus chic, me dira un père d’élève – avait donné aux jeunes filles un bagage leur permettant de continuer des études ou d’affronter la vie active. Le 1er octobre 1960 l’annexe du lycée Martenot (lycée de filles) faisait place à une annexe du lycée Châteaubriand (lycée de garçons), nouveau censeur, nouvelles relations tout aussi cordiales. Le C.E.G .avait fait ses preuves, j’ai failli m’endormir sur ses lauriers. Mais une nouveauté persistait à l’horizon : le C.E.S. Le Général de Gaulle voulait démocratiser l’enseignement. Le collège secondaire accueillera tous les jeunes de 11 à 16 ans. Timidement, M. l’Inspecteur de l’Éducation Nationale vint, début 1964, m’annoncer que, peut-être, le C.E.G. allait disparaître pour être intégré à …… Peu de précisions, une idée encore vague, la seule certitude était le déplacement de tout le groupe scolaire vers un nouveau groupe rue Guy Ropartz, lequel comportait un local distinct et parfaitement équipé pour le C.E.G. Mais le 1er octobre de cette même année, les classes primaires se séparèrent de celles du C.E.G. qui furent, elles, intégrées à celle de l’annexe du lycée Châteaubriand. Le C.E.S. était né, le premier collège du Général de Gaulle en Bretagne !!!

Le nouveau Censeur expédia « l’enseignement court » avec des classes de transition et classes pratiques rue Guy Ropartz, évitant ainsi les frictions qui auraient pu se produire entre deux structures de traditions différentes. Mesure fort sage au demeurant. Les difficultés de naissance s’effacèrent peu à peu et l’année suivante tout fut regroupé aux Gayeulles. Le nouveau collège connut une croissance rapide. Drainant les élèves des écoles primaires du quartier, mais aussi de St-Grégoire, Betton, Pacé, Cesson, Thorigné, le nombre de classes finit par atteindre 47 en 1966-1967 pour un total de plus de 1300 enfants. Je quittais le C.E.S. des Gayeulles en 1969, M. Le Principal étant M. Lafuente puis Mme L’Etang.

Y. JEUSSE Directrice-Adjointe du CES